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Saint Cénéric à Château-Thierry

"Tandis que les Danois fixés enfin en Neustrie conquéraient les reliques de saint Ouen, Château-Thierry s’enrichissait de celles de saint Céneric. Né vers 608, à Spolète, Cénéric (Cenennicus seu Serenieus) quitta le monde avec son frère aîné Serène et tous deux vinrent à Rome, vers 630, et s’appliquèrent à l’étude de l’Ecriture et des Pères. Nommés cardinaux-diacres, ils furent attachés à des hôpitaux ayant des chapelles qui sont aujourd‘hui des titres de cette dignité, mais menacés ensuite d’être faits prêtres et évêques , ils s’enfuiront de Rome et vinrent en France sous le règne de Clovis II et de sainte Bathilde. Ils s’arrêtèrent en Neustrie, près du village de Saulge au diocèse du Mans, s’y construisirent un ermitage sur un terrain vague et inculte et réunirent quelques disciples. Mais Cénéric trouvant ce lieu encore trop bon quitta son frère et, avec un disciple nommé FIavard, alla s’etablir près d’Hyesme, dans une presqu’île stérile formée par la Sarthe et l’Orne où il se livra surtout à l’instruction religieuse des habitants du pays que sa sainteté attirait à son ermitage. Il y avait construit des cellules et une église de Saint-Martin qui devint plus tard une église paroissiale, et y avait réuni, avant sa mort arrivée en 669, quarante religieux. I1 fut inhumé dans son monastère autour duquel se forma le village de Saint-Cénéri ou Saint-Célerin. Sérène était resté à Saulge qui prit aussi le nom de saint Serene, Saint-Célerin ou Saint-Ceneri. Saint Cénéric est honoré le 7 mai dans le diocèse de Séez. A la seconde reprise d'armes de Rollon, en 909, les moines de Saint-Cénéric qui avaient jusque-là échappé à la fureur des Normands, durent se sauver avec les reliques de leur saint abbé. Ils traversèrent la Brie, vinrent à Melun et, vers 91O , arrivèrent vis-à-vis de Château-Thierry près d‘un hameau peu éloigné de la rivière de Marne nommé depuis le Bas-Village. Ils déposèrent leur précieux fardeau au lieu dit la Belle-Croix et quelques uns d’entre eux se détachèrent pour demander un asile dans le château pour les restes de leur fondateur. Héribert II comte de Vermandois à qui appartenait cette forteresse y consentit et Abbon, évêque de Soissons, autorisa une translation solennelle. Tout le clergé de la ville et du château se rendit en procession au delà de la Marne où la châsse était demeurée exposée à la vénération publique. On la transporta dans la ville, on fitune station dans 1église paroissiale où on célébra la messe, puis on la monta au château et on la déposa dans

l’église de Notre-Dame. Le monastère de Saint-Cénéric n’ayant point été rebâti après sa ruine par. les Normands, ce qui n’était qu’un dépôt demeura, sauf un bras , la propriété de Château-Thierry, où tous les ans le 4 mai une procession solennelle rappelait le souvenir de cette translation (Selon la vie de saint Cénéric, éditee par les Bollandistes, elle eut lien lorsque Hasting, sous le règne de Charles-le-Simple ravagea la Normandie)".

Annales du diocèse de Soissons, tome I.

Télécharger un extrait de l'article de l'abbé Delbez sur la vie de Saint Cénéric:

Emile Delbez, Saint Cénéric, sa vie, son culte, in Annales de la Société Historique et Archéologique de Château-Thierry. 1926-1927, p. 40-76. 

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